La Galerie est de retour le 1er octobre !

Invader

< class="eltdf-page-subtitle" >France

L’insaisissable artiste urbain Invader utilise aujourd’hui ses personnages pixélisés, devenus omniprésents, pour offrir l’art au plus grand nombre, sans prétention. Se décrivant lui-même comme un Unidentified Free Artist (UFA) – un artiste libre non identifié – dont l’identité demeure éternellement cachée derrière des masques et des pixellisations numériques, il a choisi un pseudonyme qui illustre parfaitement sa pratique : envahir (souvent de manière illégale) des espaces internationaux avec un art viral.

Né en 1969 en France, Invader a étudié à la prestigieuse École des Beaux-Arts de Paris. Après son diplôme, il peine à s’imposer en tant qu’artiste professionnel et à trouver sa place dans le circuit des galeries. À cette époque, sa pratique artistique – mêlant peinture et « expérimentations diverses » – est financée par son travail de création de sites internet pour de petites entreprises. Ce contact avec les débuts d’Internet nourrit son intérêt pour la pixellisation, tout comme les jeux vidéo : le mythique Space Invaders (1978) et ses extraterrestres en 8 bits inspireront directement l’iconique motif alien d’Invader.

Ses premières tentatives pour donner une présence physique à des personnages numériques se traduisent par des peintures sur toile, avant d’évoluer rapidement vers la mosaïque, réalisée à partir de carreaux de salle de bain – un matériau décisif dans l’élaboration de son esthétique pixelisée. En 1998, il sème pour la première fois ses créatures dans l’espace public avec une mosaïque alien qu’il colle, non sans humour, sur un mur en béton à Paris, affirmant que c’était « le meilleur moyen pour qu’un maximum de gens la voient ». Depuis, son projet Space Invader transpose ces mosaïques carrelées à travers le monde, avec l’ambition de libérer non seulement l’art de ses environnements aliénants, mais aussi les Space Invaders de l’enfermement des écrans de jeux vidéo et de télévision.

Ciblant des zones urbaines densément peuplées aux quatre coins du globe, Invader installe entre 20 et 50 pièces par ville, parfois en revenant avec une nouvelle « vague d’invasion ». Ses mosaïques, minutieusement positionnées, sont souvent placées hors d’atteinte, là où elles capteront le plus l’attention. Elles sont aussi conçues avec soin, en dialogue avec la culture et l’environnement dans lesquels elles s’inscrivent. À Tokyo, on croise ainsi un Hello Kitty ; à Paris, un Spiderman suspendu tête en bas sur une cheminée ; et à Francfort, les planètes du système solaire sur le mur de l’Agence spatiale européenne.

Le projet Space Invaders couvre aujourd’hui plus de 30 pays. On en trouve également sur la Station spatiale internationale – première œuvre d’art exposée dans l’espace – et au fond de la mer, au large de Cancún. Découvrir une mosaïque d’Invader est devenu un jeu de piste à l’échelle mondiale, digne d’un « Où est Charlie ? ». L’artiste a d’ailleurs conçu des « cartes d’invasion » pour certaines villes, et même développé une application permettant à des milliers d’utilisateurs de photographier ses mosaïques pour cumuler des points.

Sans jamais renoncer à son ancrage dans l’art urbain, Invader a, depuis 1998, élargi sa pratique vers de nouveaux médiums : sculptures en Rubik’s Cube avec sa série célébrée Rubikcubisme, installations, films, ou encore la création d’une basket laissant une empreinte alien au sol. Fidèle à son esthétique singulière mais toujours en mouvement, Invader continue d’innover et de trouver de nouvelles manières d’apporter un art accessible à tous.

Mardi ‒ Samedi: 11h ‒ 19h
Dimanche ‒ Lundi: fermé

2 Place Keith Haring
75013 Paris 75013 Paris