Quatre nouvelles fresques réalisées par Inti en Amérique du sud
Dans l’optique de reconnecter avec ses racines sud-américaines le street-artiste Inti a réalisé durant ces derniers mois quatre fresques monumentales dans quatre pays d’Amérique Latine. Il s’agit d’un voyage visuel ayant pour vocation de représenter les détails de la diversité culturelle de cette région. Ces oeuvres abordent aussi bien des thématiques environnementales que sociétales, à savoir l’impact de l’extraction des ressources naturelles non-renouvelables sur l’environnement et la manière dont la culture sud-américaine, qui n’échappe pas à l’acculturation au monde occidentale, parvient pourtant à résister à une assimilation totale à la culture européenne.
Des symboliques liées au sacré : composante majeure de la culture Sud-Américaine
Dans ses fresques intitulées “Coatlicue y el Jaguar” (en français La Déesse de la Fertilité et le Jaguar), réalisée à Queretaro au Mexique, et “Hijo del Sol” (en français L’Enfant du Soleil), réalisée dans le cadre du festival international d’art urbain KillArt à Barranquilla en Colombie, il met en avant des symboliques liées à la religion. On retrouve notamment la Déesse mexicaine de la fertilité, qui a été remplacée par la figure chrétienne de Marie durant la conquête de l’Amérique. Bien que ces deux figures soit en apparence incompatibles, elles sont venues enrichir l’imaginaire latino-américain par le biais d’un phénomène de camouflage des divinités locales par une iconographie catholique, puisque leur représentation était interdite. Ce processus de camouflage est né de la volonté de perpétuer l’histoire et la culture sud-américaine. S’agissant ici d’une thématique liée au sacré, Inti utilise une palette de couleur violette et dorée, représentant respectivement le sacré et la célébration.
L’expression d’un sentiment de révolte
Pour la réalisation des fresques intitulées “Recursos Naturales 1” (Valparaiso, Chili – Valparaiso en Colores) et “Recursos Naturales 2” (Fortaleza, Brésil – Festival Concretro) Inti s’inspire d’une citation de l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano.
Les dirigeants d’un pays du Sud qui promettent l’entrée dans le Premier Monde, un passeport magique qui nous rendrait tous riche et heureux, devraient être jugés pour crime. Puisque ce mode de vie, vendu comme étant le paradis et qui a été fondé sur l’exploitation de nos voisins et la destruction de la nature, est ce qui nous rend malade.
Eduardo Galeano
Ces deux fresques mettent en scène un Kusillo, petit clown issu des carnavals boliviens et personnage fétiche de l’artiste, qui subi la dualité vécue par les populations sud-américaines, entre traditions locales et éco-responsables et mode de vie occidental. Des tons chauds orangés et rouges viennent ici s’ajouter à la palette de couleur violette et dorée fréquemment utilisé par l’artiste. On peut noter que l’utilisation abondante du rouge traduit le fort sentiment de révolte ressenti par l’artiste face à cette thématique.
De nouveaux travaux de Inti seront présentés lors du prochain accrochage de groupe
À partir du 15 mars et jusqu’au 8 avril nous présentons une exposition collective intitulée “Walking down the boulevard”. Cet accrochage sera l’occasion de découvrir des oeuvres originales de l’artiste.
Vernissage
Vendredi 15 mars de 18h à 22h.
Exposition
GALERIE ITINERRANCE
15 mars au 8 avril 2019
Ouvert du mardi au samedi de 12h à 19h
24bis Boulevard du Général Jean Simon
75013 Paris
+33 (0)1 44 06 45 39